Notre histoire

Les JM France d'hier à aujourd'hui

Le lancement

1939-1944 : René Nicoly, un homme à la source d’un mouvement universel

À la veille du conflit mondial, René Nicoly, chef du service d’orchestre des Éditions musicales Durand, expérimente un concert commenté auprès des élèves des grandes écoles alors en préparation militaire. Le succès de la formule est immédiat. Dans le même esprit, Marcel Cuvelier, directeur de la Société philarmonique de Bruxelles, crée un mouvement appelé « Jeunesses Musicales » avec la ferme volonté de « soustraire la jeunesse » aux entreprises d’embrigadement et de « l’aider à se maintenir dans un état de grâce et d’espérance ». Du développement de leurs actions respectives et de leur rencontre en 1941 va naître la décision d’adopter ensemble le même titre : Jeunesses Musicales.

1944 : Création des Jeunesses Musicales

Les JMF sont officiellement constituées en association à la Libération, le 6 novembre 1944. Un an après, les JM France et les JM Belgique créent de concert la Fédération Internationale des Jeunesses Musicales - aujourd’hui JMI. Le succès va être immense.

L'essor

1952 : « Les jeunes jouent pour les jeunes »

Dès leur origine, les JMF organisent des concerts-conférences à destination d’un public lycéen et étudiant, dans une programmation classique et contemporaine. Participent à cette action de jeunes musiciens emblématiques tels que Samson François ou Aldo Ciccolini et des conférenciers comme Norbert Dufourcq et Bernard Gavoty.
Dès les années 50, ce sont ainsi près de 200 000 adhérents et plus de 1 000 concerts dans 130 villes françaises. Les JMF deviennent alors un acteur incontournable du paysage culturel français, militant activement pour le développement de la musique à l’école, au moment où se structurent les politiques initiées par André Malraux et Marcel Landowski.

1959 : Campagne nationale d’appel aux dons « Vous êtes formidables » par Pierre Bellemare

L’effervescence de ces actions de véritable « démocratisation musicale » avant la lettre n’empêche pas les JMF d’être « chroniquement impécunieuses ». En 1959, les JMF connaissent une crise financière particulièrement grave. C’est alors que, pour les sauver, un plébiscite national est organisé en lien avec Europe 1 et l’émission « Vous êtes formidables » animée par Pierre Bellemare. Le 2 juin 1959, les JMF récoltent 15 millions de francs et sont sauvées. Elles deviennent un véritable phénomène de société et ce n’est pas un hasard si François Truffaut prendra prétexte à un concert des JMF à Pleyel pour y situer une scène d’Antoine et Colette, L’amour a 20 ans, entre Les 400 coups et Baisers volés

Régionalisation et ouverture

1970 : Une nouvelle direction

Avec les évolutions du disque, de la radio et des pratiques de loisir, les années 70 vont voir les JMF évoluer vers un public plus jeune, sous l’impulsion du nouveau directeur, Jean-Pierre Delavigne et la présidence de Louis Leprince-Ringuet.

1970 : Première grande saison de concerts scolaires

La majorité des concerts sont désormais organisés sur le temps scolaire, pour aller chercher les jeunes spectateurs - notamment du primaire - dans leur « lieu de vie » et leur faire découvrir le spectacle vivant, avec une ouverture forte aux musiques du monde. La conférence traditionnelle de présentation du concert cède alors le pas à un dossier pédagogique et à une prise de parole directe des artistes. C’est en même temps le début d’une évolution sociologique de la structuration des JMF, avec l’arrivée de nombreux bénévoles issus de l’Éducation nationale pour coordonner les actions sur le terrain. En 1982, Robert Berthier devient directeur général des JMF aux côtés du nouveau président, Jean-Loup Tournier, alors directeur général puis président du directoire de la Sacem.

1980 : Reconnaissance d’utilité publique

1982 : Régionalisation des JMF

Après la reconnaissance d’utilité publique de l’association en 1980, les années qui suivent voient le développement d’un mouvement de régionalisation déjà engagé mais qui va profondément faire évoluer la gouvernance de l’association en renforçant les réseaux JMF locaux avec la création de dix-neuf associations régionales.

1983 : Création du Jeune Ballet de France

Créé en 1983, le Jeune Ballet de France deviendra une référence et un tremplin pour les jeunes danseurs professionnels et pour de nombreux chorégraphes contemporains (Chopinot, Découflé, Prejlocaj…). Il cessera son activité en 2001.

2001-2002 : Mobilisation du réseau bénévoles

Signe d’un profond sentiment d’appartenance à leur Union nationale, le réseau des associations JM France et de leurs bénévoles se mobilise pour sauver l’association nationale d’une grave crise économique.

Une nouvelle phase de développement

2002 : Bruno Boutleux devient directeur général des JMF

Personnalité du monde associatif et des musiques actuelles (directeur du CIR / IRMA puis du FCM), devient directeur général des JMF. Il va engager une politique très volontariste de partenariats avec les salles, les festivals, les Scènes de musiques actuelles ou encore de grandes phalanges comme l’Orchestre de Paris. Aux côtés de grands noms du classique (dont plusieurs seront Victoires de la musique), on voit apparaître dans la programmation des noms prestigieux ou prometteurs du monde de la chanson ou des musiques du monde : Jean-Jacques Milteau, Renan Luce, Têtes Raides, Emilie Loizeau, Olivia Ruiz…

2008 : Jessie Westenholz devient présidente des JM Fance et Vincent Niqueux, directeur général

Jessie Westenholz, fondatrice et commissaire des principaux salons culturels français (Musicora, Salon du Livre, Salon du Patrimoine, FIAC…), succède à Jean-Loup Tournier à la présidence des JMF. Vincent Niqueux, précédemment directeur de l’ITEMM, grande école européenne des métiers de la musique, succède à Bruno Boutleux. Dans la continuité, les JMF poursuivent un intense travail de repositionnement de leur réseau dans les territoires : élargissement des associations locales, développement des partenariats avec les réseaux éducatifs et culturels, développement d’ateliers musicaux... Elles sont plus que jamais partie prenante d’une réflexion de fond sur le devenir de l’éducation artistique et sur la place de la musique dans la société.

2012 : Ouverture aux maternelles

À partir de la saison 2012-2013, les JMF intègrent une série de spectacles pour les maternelles.

2013 : Événements emblématiques et JM International

• Création du festival Tout’Ouïe avec la Ferme du Buisson
• Organisation d’une finale nationale des rencontres amateurs Imagine aux 3 Baudets


JMI : une ONG en développement
Jessie Westenholz est élue présidente des Jeunesses Musicales International avec lesquelles sont développés des programmes de coopération et d’échange.

Le temps de la refondation

2014 : Les JMF deviennent « JM France »

Les JMF deviennent « JM France » et changent de charte graphique. Cette nouvelle déclinaison se revendique comme signe d’appartenance au grand réseau international des « JM » (Jeunesses Musicales) et témoigne d’un positionnement élargi de l’association au plan national, comme fédérateur d’un grand réseau musical national pour l’enfance et la jeunesse, avec deux objectifs majeurs : rassembler les acteurs et développer plus massivement l’accès à la musique.

Fortes de leurs valeurs fondatrices, elles engagent ainsi une grande refondation : décentralisation de toutes leurs sélections artistiques en auditions régionales, engagement dans une politique renforcée de soutien à la création et aux résidences régionales, appui aux pratiques musicales et aux porteurs de projets locaux en faveur des publics éloignés de l’offre et des pratiques musicales.

2015 : Développement des ateliers artistiques en articulation avec la diffusion

Plus de 350 ateliers sont organisés en 2015, dans la logique des parcours culturels promus par l’événement national La Belle Saison avec l’enfance et la jeunesse. Des opérations phares sont mises en œuvre en région avec la compagnie Rassegna en Auvergne ou « Passeport pour l’Art » à Toulouse.

Partenariats et communication élargis
Renforcement des partenariats nationaux : BIS de Nantes, Chorus des Hauts-de-Seine, Maison des métallos, Babel Minots... et internationaux : YAMA, Centre Wallonie-Bruxelles, Blackboard music project
Renouvellement des outils de communication : visuels pédagogiques, cartographie du réseau, site Internet, presse, réseaux sociaux… donnent à redécouvrir l’action des JM France à un large public.

2016 : La nouvelle régionalisation

La nouvelle carte régionale amène les JM France à développer une stratégie de regroupement et d’élargissement des équipes bénévoles dans les territoires. La constitution d’un fonds de dotation national va permettre de développer à partir de 2017-2018 les actions culturelles musicales sur le terrain.
 

2017-2019 : Nouvelles coopérations en éducation artistique et culturelle

Signature de conventions nationales avec la Fédération nationale des musiciens intervenants (Fnami) et A+U+C ; présence au festival OFF d’Avignon (festival Tout’Ouïe Avignon), en association avec la Sacem ; lancement du Fonds Musical pour l’Enfance et la Jeunesse à la Sorbonne ; animation de collectifs départementaux « musique / enfance / jeunesse » en PACA, Normandie et Centre-Val de Loire.
Signature d’une CPO avec le ministère de l’Éducation nationale (2016, renouvelée en 2019 pour le développement de l’action culturelle).
Renouvellement d’une convention avec le ministère de la Culture (quadriennale - 2018).

2020 : Préserver le lien entre enfants et artistes

Une année traversée par la crise sanitaire…. et par la nécessité d’inventer de nouvelles façons d’aller à la rencontre des publics. Un objectif majeur : préserver le lien entre enfants et artistes, au plus près des territoires.